Paris, le 3 juin 2025 | Face au constat alarmant sur l’état des comptes publics et les menaces pesant sur l’avenir de l’Assurance maladie, une évidence s’impose : on ne résoudra pas une crise systémique sans écouter les experts du quotidien que sont les soignants. En écho aux travaux des trois Hauts Conseils saisis par le Premier ministre, Les Libéraux de Santé* appellent à une stratégie de redressement progressive, transparente et cohérente, reposant sur la responsabilité de tous les acteurs pour atteindre l’objectif que nous partageons, l’équilibre des comptes de l’Assurance maladie : la règle d’or. Dans un système aussi complexe que le nôtre, donner de la visibilité aux acteurs est une condition essentielle pour engager les réformes structurelles nécessaires : gradation des recours, soins de proximité, coordination, intégration de l’IA, prévention… Rien de tout cela ne sera possible sans une stratégie nationale de santé pluriannuelle fixant les priorités, le pilotage, les moyens et les résultats attendus. Une loi de programmation pluriannuelle en santé s’impose. Cette approche de bon sens, que nous appelons de nos vœux de longue date, figure enfin dans les pistes évoquées. Mais attention, l’austérité n’est pas une solution. Dans un contexte marqué par le vieillissement de la population – dont l’impact sur les dépenses sera durable – le rationnement des soins serait une erreur sociale, sanitaire et humaine. Il faut au contraire dépenser mieux pour prévenir plus et soigner mieux au regard des besoins. Le déficit de l’assurance maladie représente 10% de son budget, accordons-nous sur la moitié d’effort de rationalisation et l’autre moitié de ressources supplémentaires pour les nouveaux besoins. Cela implique un changement de paradigme : plutôt que réduire les volumes, tailler les tarifs à la hache, il faut accroître la qualité, la pertinence… et investir dans la prévention. Revenir aux fondements de la médecine fondée sur les preuves, recentrer les financements sur ce qui est démontré scientifiquement et utile médicalement. Les soins à faible ou nul bénéfice doivent sortir du panier des soins remboursables – y compris pour les complémentaires. Les ressources ainsi dégagées doivent être redéployées vers des prises en charge réellement utiles et des actions de prévention ciblées. L’efficience, ce n’est pas rogner les soins : c’est soigner mieux, au juste prix. Cela suppose des objectifs clairs, des évaluations rigoureuses, et une mobilisation de tous, y compris des établissements publics. La création d’un dispositif unifié de pilotage Ville-Hôpital est nécessaire. Cette réforme de la gouvernance, utile pour garantir la juste gradation des soins mais aussi pour générer des économies de gestion, est la grande absente de ce rapport. La prévention est un acte de santé publique et un devoir de transmission : elle prépare un avenir où la santé ne sera plus un combat permanent, mais un héritage pour les générations suivantes. À condition de s’en donner les moyens avec des incitations concrètes, une logique de responsabilisation, et un pilotage précis des résultats. Les professionnels libéraux sont prêts à y prendre toute leur part dans cette mutation. Au plus près des patients, nous savons que pour sauver la Sécu, il faut de l’équité, de la responsabilité, de l’ambition… et du bon sens. ____________________________________________________________________ Les Libéraux de Santé (LDS) regroupent les 10 principaux syndicats représentatifs de professionnels de santé libéraux : les CDF, la CSMF, la FFMKR, la FNI, la FNO, la FNP, la FSPF, le SDA, le SDBIO et le SNAO, qui partagent la même vision de l’exercice libéral et de ses valeurs (indépendance, responsabilité, solidarité). Les LDS sont attachés au système conventionnel. Contacts presse : Philippe BESSET : tél. 06 80 14 41 62 Suivez Les Libéraux de Santé sur X et LinkedIn