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Philippe GAERTNER - Président du CNPS

Bonjour à toutes et à tous. Je suis particulièrement heureux de vous accueillir aussi nombreux à cette convention puisque nous comptabilisons un peu plus de 235 inscrits à cette journée, ce qui constitue un record et atteste de l’intérêt porté au sujet que nous avons choisi pour notre convention de ce printemps 2016. La Ministre de la Santé ne nous rejoindra pas car elle est en déplacement à l’étranger. Je regrette que notre rencontre des libéraux de santé ne mobilise pas davantage l’équipe gouvernementale, même si je comprends que l’agenda de la Ministre soit chargé.

L’interpro est l’essence même du travail quotidien des libéraux de santé et nous n’avons pas attendu les ARS pour nous y mettre. Nous avons néanmoins besoin de moyens pour nous organiser car les enjeux auxquels nous nous trouvons confrontés évoluent dans le temps. Les libéraux de santé, qui agissent sur le terrain, doivent se battre simultanément contre des textes réglementaires devenus obsolètes, contre l’immobilisme des ARS et contre les hôpitaux à la recherche constante de nouveaux marchés. Ils ont en outre le devoir d’imposer leur modèle économique et de se battre, au plus près des patients, pour favoriser le virage ambulatoire, acté dans la récente loi de santé mais qui est loin d’être mis en œuvre de manière concrète, sur le terrain.

Pour l’heure, les professionnels de santé sont notamment radicalement opposés au principe de la double certification, qu’ils jugent tout à fait dévalorisante. Le combat contre la loi de santé se poursuit donc sur le terrain des textes d’application.

Il n’est en effet pas tolérable que les professionnels de santé soient la variable d’ajustement de l’assurance-maladie. A n’en pas douter, il ne faut pas confondre la nécessaire gestion des déficits avec l’étranglement de ces professions qui n’en peuvent déjà plus d’être pressurisées en permanence. Partant de là, il faut revaloriser la mission des professionnels de santé, qui ont un rôle primordial à jouer dans le maintien à domicile des personnes dépendantes et la coordination des soins.

Nous devons également lutter contre la loi El Komri car les libéraux de santé sont aussi des chefs d’entreprises. Or, nous ne pouvons accepter que nos petites entreprises soient exclues de toute représentativité dans les instances de concertation entre acteurs économiques et pouvoirs publics. 

Revenons à présent au thème qui va nous occuper tout au long de cette journée.

Alors que la télémédecine se développe toujours plus, nous avons affaire, dans le même temps, à des patients de plus en plus connectés et éclairés, voire experts de leur pathologie. Tous les professionnels de santé sont quant à eux équipés en informatique et devrons mieux structurer leurs échanges, dans un proche avenir. Le numérique constitue en effet une vraie révolution sociale et économique que l’on compare déjà, par son ampleur, à la révolution industrielle. À cet égard, nous attendons notamment que le numérique libère les professionnels de santé de l’esclavage dans lequel les plongent les tâches administratives particulièrement chronophages dont ceux-ci doivent s’acquitter, pour qu’ils puissent se consacrer à des tâches à plus forte valeur ajoutée.

Pour ce faire, nous devons procéder à un changement de paradigme facilitant la mise en œuvre d’une société non pas déshumanisée, comme celle décrite par George Orwell dans son célèbre roman 1984, mais tendre au contraire vers plus d’humanité et de proximité.

 

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