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Participent aux échanges :

  • Nicolas REVEL : directeur général de l’UNCAM
  • Sanche d’ABRANAVEL : virtual care director de Doctolib
  • Jean-Carles GRELIER : député LR de la Sarthe
  • Philippe VERMESCH : président du SML;


Sylvie FONLUPT :
Quel regard portez-vous sur la réorganisation territoriale, avec les CPTS et les diverses expérimentations en cours ?

Philippe VERMESCH :
Nous avons l’habitude de travailler ensemble depuis longtemps entre professionnels de santé. Les CPTS présentent l’avantage de formaliser le dispositif et d’apporter des financements. Ils sont cependant assez complexes à mettre en place. Je pense que beaucoup de projets ne se concrétiseront pas. À long terme, nous devrons en outre veiller au respect de notre indépendance.

Sylvie FONLUPT :
En quoi les CPTS vont-elles structurer les soins de proximité ? Comment rassurer les professionnels de santé ?

Nicolas REVEL :
Nous nous rejoignons sur la nécessité d’améliorer l’organisation des soins dans les territoires, mais nous devons éviter que le cadre soit imposé d’en haut. Les acteurs doivent être en mesure de trouver des solutions singulières. Il me semble que nous avons intégré cette approche dans notre accord. Celui-ci reste assez vaste. Il ne prévoit que trois missions obligatoires et deux missions complémentaires. La manière dont elles sont prises en compte n’est pas prédéfinie. Nous serons attentifs au respect de cet esprit.
Les CPTS doivent embarquer les acteurs de la ville mais également prendre en compte les liens avec l’hôpital, le médico-social et le social. Elles n’ont pas vocation à modifier les grandes règles de l’exercice libéral. J’entends les craintes qui sont exprimées autour des financements, mais je pense qu’elles ne sont pas fondées. Il ne faudrait pas qu’elles débouchent sur un statu quo.

Sylvie FONLUPT :
L’une des missions des CPTS est la prise en charge des soins non programmés. Que pensez-vous de l’arrivée d’un numéro unique d’appel ? Aurait-il été préférable de conserver un numéro distinct ?

Nicolas REVEL :
Je ne connais pas les propositions du groupe de travail missionné par la ministre. Elles devraient être connues en fin d’année. Le plus important est d’avoir une solution simple pour les patients, qui permette également de distinguer facilement l’urgence vitale. En outre, il ne suffit pas de créer un point d’entrée. Il faudra organiser des mécanismes de prise en charge.

Sylvie FONLUPT :
Comment une start-up comme Doctolib peut-elle contribuer à la prise en compte des soins non programmés ?

Sanche d’ABRANAVEL :
Notre lancement date de 2013. Notre ambition est de faciliter l’accès aux soins en permettant des prises de rendez-vous en ligne. Nous développons également la téléconsultation dans le cadre du suivi des patients, et nous proposons des outils de gestion de leur activité aux professionnels de santé. Nous investissons beaucoup sur le renforcement de la coordination, en facilitant l’orientation vers des tiers et les échanges sécurisés.
En matière de soins non programmés, nous avons formulé des propositions concrètes.

Sylvie FONLUPT :
Vous avez rédigé un livre blanc sur l’avenir de la santé et présenté une proposition de loi. Quel est votre regard sur les évolutions en cours ?

Jean-Carles GRELIER :
Nous ne sortirons pas des difficultés actuelles sans envisager des coopérations et de la pluridisciplinarité. Les CPTS vont le permettre. J’ai néanmoins quelques réserves. La santé sera inévitablement au cœur des prochaines échéances électorales. Or, les élus n’ont pas réellement été associés à la démarche. Je regrette également que la place des patients n’ait pas été institutionnalisée, car c’est à eux que le dispositif s’adresse en premier.

Nicolas REVEL :
Les patients sont parfois intégrés dans la gouvernance des CPTS. La place des élus n’a pas été prise en compte dans l’accord, mais des instances de dialogue et de concertation peuvent être créées.

Sylvie FONLUPT :
Des projets de CPTS sont-ils en concurrence ?

Nicolas REVEL :
Si les projets sont crédibles, la seule solution est de les rassembler, même si cela demande un peu de temps.

Philippe VERMESCH :
Théoriquement, il revient aux ARS de faire des arbitrages. Dans les faits, les élus sont intégrés dans les projets. Ils en sont souvent des facilitateurs, notamment par la mise à disposition de locaux.

Sylvie FONLUPT :
Xavier Bertrand est favorable à une régulation à l’échelle régionale, avec un ORDAM. Quel est votre point de vue sur ce sujet ?

Jean-Carles GRELIER :
Je ne partage pas sa vision. En revanche, je pense que le statut des ARS pourrait être modifié pour y associer plus fortement les élus et permettre une programmation des investissements.

Nicolas REVEL :
Je ne crois pas qu’un ORDAM soit le meilleur outil, car il impliquerait des tarifs différenciés.

 

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