Comme chaque année, l’Assurance maladie a rendu au mois de juillet son rapport « Charges et produits » au Gouvernement. Les mesures contenues dans le rapport doivent guider l’élaboration du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2023, qui sera dévoilé à l’automne. La Cnam table sur 1,2 milliards d’euros d’économies pour l’année à venir soit environ 200 millions d’euros de plus qu’en 2022. Une grande partie des propositions porte sur l’organisation et l’accès aux soins. L’Assurance maladie insiste sur la nécessité d’améliorer l’accès au médecin traitant en misant sur les autres professionnels (assistants médicaux, modèles innovants de collaboration médecin-infirmier, allègement de la charge administrative des médecins, valorisation des IPA…). La Cnam propose également de déployer des protocoles de coopération nationaux et locaux pour faciliter le parage de tâches entre professionnels de santé. Sur ce point, les LDS partagent l’objectif fixé mais rappellent que les protocoles de coopération doivent être déployés dans toutes les formes de structures pluriprofessionnelles et pas seulement dans les CPTS. Pour faire des économies (136 millions d’euros), l’Assurance maladie mise sur une approche par pathologies (santé mentale, insuffisance cardiaque et diabète). Le reste des propositions porte sur les impacts de la crise Covid, notamment sur les dépistages, sur la mise en place d’une approche populationnelle (maternité et petite enfance), la e-santé ou la pertinence et l’efficience des soins. Enfin, la Cnam envisage 300 millions d’économies, soit 25% du programme, sur la lutte contre la fraude. Les algorithmes de la Cnam vont ainsi passer au crible la facturation de toutes les professions. Dans ce cadre, les LDS rappellent le rôle important des organisations représentatives pour défendre les professionnels de santé qui seraient pris à tort en défaut dans ce type de procédures.