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Mesdames, Messieurs,
Mesdames, Messieurs les Présidents de syndicats membres du CNPS,
Mesdames, Messieurs les Présidents et représentants des CDPS et CRPS,
Mes chers amis, 

Je suis particulièrement heureux de vous accueillir à cette convention, organisée par le CNPS, et je tiens à vous remercier de votre fidélité malgré les difficultés de transport auxquelles nous sommes confrontés aujourd’hui.

Mais l’agenda social de la SNCF n’est pas ce qui a guidé le CNPS dans la reformulation de notre convention de printemps. Nous avons voulu vous proposer un rendez-vous plus concentré sur une demi-journée, laissant plus de place à l’expression des intervenants afin de creuser un sujet. J’espère que cette nouvelle formule vous conviendra.

Lorsque nous avons conçu le programme, nous avions envisagé de traiter de façon pratique comment la stratégie nationale de santé, publiée fin décembre au Journal officiel, allait modifier le quotidien des libéraux de santé.

Mais, si vous me permettez cette métaphore ferroviaire d’actualité, un train en cache souvent un autre. La stratégie de transformation du système de santé lancée début février par le Premier ministre, qui en est le versant opérationnel et concret, est en réalité ce dont nous allons traiter.

Les libéraux de santé sont à la fois heureux de voir qu’enfin une réforme profonde, dont ils partagent les grands objectifs, est engagée. Ils le sont peut-être moins de constater qu’ils ne sont pas toujours placés au cœur des échanges et que leurs syndicats représentatifs ne sont pas toujours aussi étroitement associés à la construction qu’ils le devraient.

Pourtant, les libéraux de santé et leurs syndicats sont porteurs de propositions pragmatiques, et le CNPS s’en était fait le porte-parole à plusieurs reprises.

Les difficultés des comptes sociaux et les enjeux de prise en charge des patients complexes méritent que nous unissions nos efforts. Et l’interprofessionnelle des libéraux de santé doit y contribuer.

Pour autant, des inquiétudes légitimes demeurent et des professions sont inquiètes pour leur avenir.

Tout d’abord la pression économique s’est accrue et certaines professions, par exemple l’officine, souffrent.

Il paraît très difficile de soutenir une réforme de grande ampleur sans l’accompagner d’un effort d’investissement, à moins de poursuivre la politique des rustines budgétaires.

Ensuite, le démantèlement des compétences professionnelles est à l’œuvre. Le sujet des infirmiers de pratique avancée, dont personne à vrai dire ne veut réellement, interroge d’autant plus que, dans le même temps, notre pays a ouvert la porte à l’exercice partiel.

Le CNPS voit dans l’accès partiel une machine à démanteler par bloc les métiers et compétences des professions réglementées de santé pour instaurer des « sous-professions », et ainsi favoriser l’émergence d’une offre de soins low cost, sous-qualifiée.

Le combat contre l’accès partiel aux professions de santé, et de fait l’introduction d’un exercice partiel, est la mère des batailles pour le CNPS qui s’attache, depuis sa création en 1969, à promouvoir l’accès à des soins de qualité pour tous.

Alors que l’espérance de vie en bonne santé ne progresse plus depuis dix ans dans notre pays, et cela malgré les progrès scientifiques et médicaux, le CNPS considère que le développement de l’accès partiel serait un facteur d’inégalités majeur avec, à la clé, de potentielles pertes de chances.

C’est pourquoi nous avons attaqué les textes d’application devant le Conseil d’État.

Les enjeux que je viens d’évoquer nous montrent qu’il est urgent de rassembler la grande famille des libéraux de santé en surmontant nos différences, qui sont réelles, pour partager ce que nous avons de commun, et qui est bien plus vaste. Les libéraux de santé ne doivent pas subir la réforme qui est en train de se construire sous nos yeux, et l’avenir de nos professions ne doit pas être la conséquence du mécano technico administratif des tutelles. Nous devons échapper au piège caricatural du transfert de compétences qui nous a été tendu et qui consiste à prendre à l’un pour donner à l’autre. Le mercato des compétences est sans fin et la balkanisation des professions est infinie. Et cette stratégie vise à nous affaiblir.

 A contrario, c’est en repensant aux avancées conquises ensemble que nous devons resserrer les rangs de l’interprofessionnelle des libéraux pour peser sur la réforme en cours.

Je voudrais remercier les intervenants de la journée :

  • Dr Michel VARROUD VIAL : Conseiller médical offre de soins primaires, Direction Générale de l’Offre de soins
  • M. Nicolas REVEL : Directeur Général de l’UNCAM
  • Pr. Dominique LE GULUDEC : Présidente de la HAS
  • Pr Guy VALLANCIEN : ancien Chef du département d'urologie de l'Institut mutualiste Montsouris
  • Pr. Yves MATILLON: Membre du Comité de pilotage de la recertification

Et naturellement les membres du bureau du CNPS.

Enfin, je voudrais redire que c’est grâce au soutien de notre partenaire, la MASCF, la mutuelle des professionnels de santé, et à sa fidélité que nous pouvons organiser cette manifestation. Merci à la MASCF de son soutien, et je salue ses représentants et notamment Nicolas GOMBAULT et Jean-Jacques FERTITTA.

Cette convention, que je souhaite riche en échanges, sera, comme vous en avez pris l’habitude, résumée sur le site du CNPS.

Merci à tous !

 

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