Les membres du Bureau national du CNPS Sylvie FONLUPT Le système de santé sera-t-il moins complexe demain ? Philippe BESSET Je pense qu’il sera au contraire plus compliqué, mais que les outils permettront toutefois d’affronter ces complexités. La France était le deuxième pays, derrière les Etats-Unis, dans la part de son PIB consacrée à la santé. Or, nos dépenses sont celles qui évoluent le moins. Nous ne pourrons maintenir nos efforts. Je suis choquée par les propos de Guy Vallancien qui préconise une diminution des médecins. La notion d’expertise est privilégiée à celle proximité. Je ne suis pas sûr qu’il faille des officiers de santé en zone rurale et que les médecins n’aient pas à être implantés en milieu rural. Sur la recertification, les notaires mettent en place des visites confraternelles, organisées par l’Ordre. Uni avec le DPC, ce système permettrait de contrôler la qualité, sans mettre en place de nouveaux organismes chargés de la certification. Sylvie FONLUPT L’organisation territoriale sera-t-elle plus simple ? Catherine MOJAÏSKY Dans notre profession, la répartition n’est pas adaptée aux besoins. Les libéraux sont attachés à la liberté de choix dans leur installation, mais il faudrait sans doute instaurer une régulation par la voie conventionnelle pour équilibrer les installations et les besoins. Ces enjeux doivent être traités par les professionnels, avec une évaluation. Les réformes se succèdent, alors que les précédentes ont à peine été mises en place. Plus personne ne croit donc aux réformes. Les mondes sont fermés l’un à l’autre alors que nous pourrions utiliser des plateaux répondant aux besoins spécifiques de certains patients. Les approches sont globales, uniques et régulées par le haut, sans tenir compte des bonnes volontés locales. Philippe VERMESCH J’organise des réunions hebdomadaires en régions. Très peu de personnes connaissent les CTPS. Constituer une CTPS requiert en plus un important travail alors que les professionnels manquent de temps. Le seul avantage de la CTPS est d’instaurer un dialogue entre les différents intervenants. François BLANCHECOTTE En 2000, les pharmaciens biologistes ont souhaité mettre en place une évaluation par les pairs. Chacun a gagné en compétences, avec cette accréditation. Celle-ci devient toutefois pesante, notamment à cause de l’intervention du COFRAC. Je ne suis en outre pas certain que cette accréditation fasse disparaître tout problème. Nous souhaitons la mise en place de pratiques avancées. Nous avons besoin d’une coordination avec les infirmières, les sages-femmes et les médecins pour assurer une bonne prise en charge des patients. Il convient de veiller à la manière de construire la certification et la manière de l’appliquer. Je vous remercie tous de votre présence. Sylvie FONTLUPT Etes-vous plutôt optimiste ou pessimiste ? Philippe VERMESCH Le monde se complexifie, mais nous avons les moyens de l’affronter. Je suis optimiste. Catherine MOJAÏSKY Nous espérons toujours des avancées. Les interventions que nous avons entendues, sont signe d’espoir. Philippe VERMESCH Il convient d’associer les syndicats représentatifs à la production des réformes. François BLANCHECOTTE Nous sommes effectivement des syndicats responsables et pouvons convaincre nos adhérents, quand nous sommes convaincus. Il est dommage que le gouvernement néglige les relations avec les syndicats. Ces derniers doivent au moins participer à la définition de la stratégie.