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Le contenu généré par l’IA peut être incorrect.Tribune des LDS publiée le lundi 24 novembre 2025 sur https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/budget-de-la-secu-lassurance-maladie-seule-aux-commandes-les-premieres-victimes-seront-les-patients-2200501

Derrière sa technicité, le projet de budget de la Sécurité sociale 2026 organise un transfert de pouvoir inédit vers l'administration, sans contrepoids démocratique. Les Libéraux de Santé alertent sur « ce basculement vers l'arbitraire technocratique ».

Il arrive un moment où le silence devient une faute. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS 2026) nous place précisément devant cette responsabilité : dire clairement que ce texte marque un tournant dangereux pour notre système de santé… et pour notre démocratie.

Derrière sa technicité, le projet de budget de la Sécurité sociale contient des mesures inédites de transfert du pouvoir de décider à l'administration. Elle pourrait alors trancher, seule, sans contrepoids démocratique. Ce basculement dans l'arbitraire administratif est l'aboutissement du mépris du chef de l'Etat pour les partenaires sociaux et pour le dialogue social - un mépris qui gagne désormais l'ensemble de la classe politique.

Un pilotage technocratique à craindre

Dans le champ de l'Assurance maladie, le système conventionnel - reposant sur un objectif de dépenses voté par le Parlement, et une négociation entre l'Assurance maladie et les syndicats représentatifs des professions libérales de santé pour en fixer les modalités d'application - a permis la prise en charge des soins pour tous les Français.

En renonçant à cet équilibre pourtant précieux et en concentrant toute la responsabilité sur une administration qui n'a pas la légitimité démocratique nécessaire, le PLFSS 2026 fait courir un risque majeur au pays.

Aussi compétente soit-elle, l'Assurance maladie mènerait un pilotage technocratique exposé aux seules contraintes techniques et budgétaires, déconnecté des réalités du terrain. Elle serait incapable de conserver la confiance des Français comme celle des soignants, pourtant indispensable au fonctionnement du système de santé. Les premières victimes en seraient les patients. Pour s'en convaincre, il suffit de lire les propositions d'économies contenues dans le rapport qu'elle adresse chaque année au gouvernement.

Un pays qui abandonne le dialogue social au profit d'une administration toute-puissante se prive d'un pilier essentiel de sa stabilité.

La recomposition du système de santé et de l'organisation des soins dont notre pays a tant besoin pour faire face au défi du vieillissement serait, une nouvelle fois, repoussée.

Nous, les Libéraux de Santé, voulons alerter avant qu'il ne soit trop tard. Un pays qui abandonne le dialogue social au profit d'une administration toute-puissante se prive d'un pilier essentiel de sa stabilité. Négocier n'est pas un obstacle : c'est un mécanisme de cohésion.

Le système de santé mérite mieux qu'un pilotage par défaut. Il mérite un gouvernement qui assume ses choix, un Parlement qui délibère et des partenaires sociaux qui négocient. Le PLFSS 2026 fait exactement l'inverse. Les LDS appellent l'exécutif à restaurer un dialogue social loyal et structuré, seul capable de garantir une réforme légitime et durable de notre système de santé.

Philippe Besset est président des Libéraux de santé (LDS) et président de la Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France (FSPF).

François Blanchecotte est président du syndicat des biologistes (SDBIO).

David Boudet est président de la fédération nationale des podologues (FNP).

Sarah Degiovani est présidente de la fédération nationale des orthophonistes (FNO).

Franck Devulder est président de la confédération des syndicats médicaux français (CSMF).

Pierre-Olivier Donnat est président des chirurgiens-dentistes de France (CDF).

Luis Godinho est vice-président du syndicat des audioprothésistes (SDA).

Sébastien Guerard est président de la fédération française des masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR).

Daniel Guillerm est président de la fédération nationale des infirmiers (FNI).

Mélanie Ordines est présidente du syndicat national autonome des orthoptistes (SNAO).