Au cours de cette journée, trois questions ont été abordées : Comment organiser les soins libéraux de proximité ? Comment faire face au développement des ALD et des maladies chroniques ? Comment financer l’ensemble dans un contexte de crise ? Il est désormais urgent de mettre en œuvre des changements. La prévention ressort comme une priorité. Pour la mettre en œuvre, il faut une organisation centrée autour du patient et des professionnels de santé libéraux, soutenue par un financement à la hauteur. La coordination est également un axe fort : l’UNPS recommande de la confier aux professionnels de santé les plus proches du patient. S’agissant de la désertification médicale, le problème n’est pas seulement démographique ou financier, mais aussi organisationnel et d’aménagement du territoire. Il provient aussi de la concentration du système de santé sur l’hôpital. Les professionnels de santé libéraux sont les seuls capables de s’adapter rapidement à la crise et ils ont démontré leur capacité à maîtriser les dépenses. La réalisation d’économies doit s’accompagner des investissements correspondants. Le CNPS est favorable à la négociation d’accords conventionnels nationaux, déclinés au niveau régional. Pour éviter la création de disparités professionnelles et d’inégalités territoriales, la problématique économique doit s’envisager globalement, avant d’être déclinée à tous les niveaux. La Mutualité Française, quant à elle, inscrit son action dans une logique de gestion du risque. Or on ne saurait appliquer une vision uniquement assurantielle et capitalistique aux soins de proximité. Pour les soins optiques et dentaires, les centres de santé captent une clientèle sur la seule motivation financière. La crise imposera des négociations car l’assurance-maladie ne pourra tout faire. Elle doit cependant rester le socle. Le développement des ALD et des maladies chroniques, d’une part, la crise économique, d’autre part, motivent la volonté de réforme. Dans ce contexte, le risque existe que les impératifs financiers l’emportent sur les besoins. A cet égard, les discours du Pr Claude LE PEN et du gouvernement sont inquiétants. Des divergences s’expriment sur les outils à mobiliser : Didier TABUTEAU exprime des réticences face à la voie conventionnelle tandis que la Ministre la privilégie. Des pressions proviennent également de l’extérieur, comme le montre l’initiative de Pessoa. Dans ce contexte, les professionnels de santé libéraux doivent être compétitifs. << 6/7 : Article précédent